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    Ceci est extrait d'une conférence donnée par Monsieur LuiPourpre Ninetails chez " Deviant Oasis ", sur SecondLife :

    =>> Pour trouver Ses écrits : http://ecritspourpres.canalblog.com

    Chers Amis Deviants, je vous souhaite la bienvenue à cette conférence, la premiere du nouveau " Deviant Oasis ".

    Nous allons aborder ce soir le sujet suivant : Qu’est ce qui définit une relation BDSM ? Dans une première partie je vais vous livrer mes réflexions sur le sujet. Je dis bien mes réflexions, car la question que je pose nous le verrons n’a en fait pas de réponse. Du moins si, beaucoup de réponses en fait qui n'en forment qu'une.

    Pour des raisons pratiques de lisibilité je vous demanderais de ne pas intervenir pendant cette première partie dans le chat public. Dans une deuxième partie chacun sera libre d’apporter sa réflexion et sa contribution. Je tenterais de faire de mon mieux pour toutes les conserver et les synthétiser dans un document final qui sera mis à disposition ici même.

    Bon, commençons donc par nous poser la question suivante. Qu’est ce qu’une relation BDSM, à première vue la réponse est très simple. C’est une relation de domination soumission qu’une personne exerce envers une autre avec son aval. Une relation librement choisie et consentie entre deux partenaires.

    La réponse à l’air simple à première vue. A première vue bien sur. Si cela était aussi simple nous ne serions pas la ce soir.

    Parce que certains me diront qu’ils sont switch, qu’il s’agit d’un échange de pouvoirs. D’autres me diront ils sont simplement attirés par les jeux de cordes pour des raisons d’esthétisme. Alors existe-t-il un point central ? Quelque chose comme un centre, un nombril nombriliste, un milieu ?

    Souvent on évoque en tout lieu le fameux « milieu du BDSM »,  eh bien engageons nous ce soir sur cette voie et voyons ou cela va nous mener.

    Définir le « milieu du bdsm »..

    Le terme "milieu" entraine la notion d’un point de gravité central autour duquel tournerait la galaxie SM avec ses satellites proches et plus éloignés. Ce qui sous-entendrait un point d’origine commun, une sorte de big-bang originel qui aurait vu le BDSM éclater et se répandre dans le monde...

    Ce n’est pas le cas, nous le savons pertinemment, les pratiques de nos jeux particuliers existaient avant même qu’une bonne âme ait l’idée de lui donner le nom de BDSM. Ensuite si on veut parler de milieu BDSM il faut d’abord qu’il y ait l’existence d’une quelconque structure BDSM et d’un référant commun. On peut parler de milieu gay, mais difficilement d’un milieu BDSM.

    La communauté Gay est fédérée autour d’un même symbole de reconnaissance, l’attirance pour le même sexe. Dans le BDSM la situation est toute autre, et les réalités divergentes qui forment les particularités des personnes font que cette bannière commune n’existe pas en réalité.

    Effectivement, sous quel titre se regrouper ? Amateurs de martinet, nous ne le sommes pas tous, Amateurs de sadomasochisme, idem certains ne le sont pas, humiliation ? Contrainte ? la liste pourrait être longue, arrêtons là.

    Vous pratiquez le BDSM, certes, mais lequel, quelles sont vos pratiques ? Elles peuvent être en totale opposition avec celle de votre interlocuteur, qui pourtant lui aussi peut se targuer d’appartenir au BDSM.

    On ne peut donc pas appliquer au BDSM le principe de communauté cela semble évident, le BDSM reste une démarche très personnelle (et tant que faire se peut duelle), qui varie du tout au tout d’une personne à l’autre.

    En préparant cette note je me suis livré à quelques recherches sur le Web (je voulais tout de même savoir si j’étais le seul à penser ainsi et j’ai pu constater que ce n’était pas le cas...ouf !) et j’ai trouvé ce site  http://bdsm.info.free.fr/22milieu.php qui évoque la même réflexion que la mienne et à qui j’emprunterai donc le terme de « Mouvance BDSM » qui s’applique le mieux.

    Nous nous déplaçons donc dans une mouvance BDSM ; cette mouvance contient un certain nombre de pratiques, ces pratiques sont aussi diversement mises en œuvre qu’il peut exister de pratiquants.

    Le BDSM est avant tout une démarche très personnelle et ne demande pas une fédération quelconque à un ensemble, un « milieu », un environnement quelconque. La preuve en est la totale inexistence d’une quelconque association BDSM en France qui regrouperait les participants dans une même communauté.

    A quoi pourrait-elle servir par ailleurs, si chaque membre à sa propre conception de ce qu’est SON BDSM. Et j’insiste lourdement sur le terme SON parce qu’il a son importance.

     N’oubliez jamais que nous parlons d’une démarche personnelle et non pas de la reconnaissance d’une pratique donnée et commune à tous les membres. Nous venons donc de définir le milieu BDSM comme étant une mouvance et non une fédération d’intérêt.

    Alors qu’est ce qu’on nomme le milieu BDSM ?

    Le Milieu du BDSM est une légende urbaine comme bien d’autres en fait. Elle est née avec la possibilité d’interaction entre les personnes que nous a offertes la technologie.

    L’être humain est une créature principalement sociable. Le BDSM étant une sexualité marginale et souvent difficile à accepter, à priori lorsqu’on se découvre, il est donc normal que les pratiquants aient éprouvés le besoin d’exprimer leur vécu.

    Les premières formes d’échanges réels sont nées sur le minitel, petit à petit remplacés par le net et ses multiples possibilités.

    Des gens participants à des forums de discussions, à des tchats, se sont trouvé des attirances communes pour certaines des pratiques contenues dans la mouvance BDSM. On a pu assister alors à la naissance de Cercles BDSM, comme une sous-entité d’une mouvance BDSM,

    ces cercles réunissant des personnes de même affinités et ayant une démarche commune. Voici donc qu’apparaît le concept de cercle BDSM. Ce sont donc des groupes qui naissent suite à des échanges, des amitiés, des intérêts et plaisirs communs.

    Ces cercles peuvent être de diverses tailles et de diverses formes. Il peut s’agir de gens discutant épisodiquement sur un même site, d’autres qui organisent des soirées entre eux, ou encore se retrouvent en club ensemble.

    Différents cercles peuvent même s'interconnecter... SL a donné cette dimension supplémentaire qui inclut la dimension d’une pratique virtuelle des relations. Mais en est elle pour autant moins réelle, moins engageante que les relations qui naissent sur des sites de rencontre comme sensastionsm et autres ? Second life n’est finalement à ce titre qu’un autre outil comme peut l’a été le minitel, MSN, les sites de rencontre.

     

    Le Milieu BDSM serait donc un cercle BDSM, mais qu’est ce que cela change ?

    Cela change énormément de choses ! Que se passe-t-il lorsqu’un groupe partage les mêmes vues sur un sujet ? L'homme étant ainsi fait, le point de vue s'érige en dogme. C’est à ce moment qu’apparaissent des choses comme les règles de la soumission, les différentes positions d’une soumise et bien d’autres choses du même acabit.

    Ces textes, principes et façon de faire, naissent dans une sphère et normalement ne devraient appartenir qu’à cette sphère là. Les moyens de diffusion mis à notre disposition par la technologie rendent les choses toute autres.

    Ainsi une série de règles va se mettre à voyager, pour peu que la sphère dont elle émane soit suffisamment conséquente, elle va prendre une importance et une ampleur dans la mouvance BDSM qui ne devrait pas être la sienne.

    Ainsi les sphères, qui dans une existence autre que virtuelle ne devraient même pas se rencontrer, se mettent à interagir entre elles. Le texte des neuf degrés de la soumission ne s’appuie sur rien si ce n’est l’expérience d’un certain nombre de personnes et ces neuf degrés ne servent que ces personnes là. Seulement l’interconnections des sphères va petit à petit donner à ce texte le statut de fondement du BDSM.

    Cette publicité faite autour va forcément donner des frictions et des discussions, puisque nous savons que chaque pratiquant met en jeu ces pratiques à sa façon. Quel meilleur moyen de faire la promotion d‘une idée si ce n’est en créant une polémique autour ?

    C’est bien la que commencent donc les problèmes. Parce que ces règles ces lois, ces dictats dogmatiques se répandent comme une trainée de poudre et deviennent LA règle.

    Dans quelle bible est il écrit qu’une soumise est obligée de se mettre en position NADUW Version 2.13 avec patch de position du petit doigt ? Qu’elle ou il, est obligé d’appeler Maitre tout ce qui porte un tag de Maître sur la tête ?

    Mais inversement le principe s’applique aussi, pourquoi un Maître, Guide, Grand sommelier de la divine ivresse,  doit il s’appeler Maître ? Doit-il être dur et glacé ? Faut il a tout prix porter du noir pour dominer l’autre ? Les rayures sont elles incompatibles avec le BDSM ?

    Nulle part en fait, ce ne sont que des acceptations, le dress-code, les règles de conduites ne sont que des sociabilités et ne font pas la relation BDSM. Le reste n’est qu’une simple question de politesse. Il est évident de saluer une personne lorsqu’elle arrive dans un lieu. Mais s’imposer une forme de salutation qui vous hérisse le poil juste parce que certaines personnes pensent que c’est ca le BDSM, me laisse quelque peu circonspect. Il n’existe pas de code de conduite de la soumise qui s’applique à tout un chacun, comme il n’existe pas de manuel du bon dominant.

    Ce qui fait une relation BDSM, ce n’est pas le BDSM, mais la relation elle même. C’est elle qui prime avant toute autre considération. Ce qui fait le lien entre deux personnes reste fondamentalement une relation de confiance entre deux êtres.

    Parce que c’est dans l’intime de votre relation à l’autre que vous bâtissez le cadre de vos jeux. Dans ce cadre la à vous de voir si vous voulez que cette relation ressemble à l’histoire d’O, ou bien si vous préférez vous habiller en baba cool et vous fouetter avec des orties cent pour cent bio.

    Aucune des deux versions n’est plus légitime que l’autre, parce que VOUS et vous seuls choisissez le cadre de vos jeux. C’est votre perception du plaisir seule qui compte. Il n’y a pas d’école, pas de leçons à recevoir à ce niveau.

    On ne bâtie pas une relation BDSM par procuration en se conformant à des codes et règles. On construit cette relation parce que tout simplement on la vie. Je ne parle pas ici des désirs, je ne parle pas de fantasmes, mais de relations entre les êtres.

    On peut apprendre des autres en effet, se trouver de nouveaux centres d’intérêts par l’échange, par l’observation. On peut apprendre à manier les cordes, le fouet, fesser et procurer de divins plaisirs avec art et délectations.

    Mais on ne peut pas apprendre la confiance, on ne peut pas transmettre l’amour que l’on met dans un acte. C’est avant tout cela le BDSM pour moi, un acte d’amour une façon d’aimer.

    Protagoras, " de toutes les choses, la mesure est l’homme : de celles qui sont, du fait qu’elles sont; de celles qui ne sont pas du fait qu’elles ne sont pas.."

    Je prends à dessein cette citation de Protagoras, philosophe sophiste du cinquième siècle avant JC. L’homme est la mesure de toute chose, la première conception reconnue de l’humanisme mais plus loin encore, l’idée que ce qui est, est avant tout le fruit de la perception individuelle.

    Si nous pensons que le milieu existe, alors ce milieu existera du moins pour nous. Nous donnons sens et corps à ce milieu, en le faisant vivre.

    En faisant cela pourtant nous passons à côté du vrai Milieu,,, eh oui le milieu existe  Le milieu du BDSM c’est vous. Dans ce monde d’ensembles et de sous ensembles c’est vous qui êtes au milieu, au milieu de VOTRE bdsm et tout ce qui tourne autour ne fait finalement que tourner autour de vous.

    C’est vous qui définissez vos règles et votre jeu, qui choisissez d’aller ou non vers tel ou tel autre. Il n’existe pas d’institution du BDSM, de temple où dort la loi ; le seul temple est celui de vos sens et de vos désirs.

    Ce qui ne veut pas dire que c’est de l’autisme, il ne s’agit pas de s’enfermer sur vous, au contraire, c’est déjà une ouverture à l’autre que d’entamer une relation BDSM. Et cette ouverture cette curiosité va vous conduire vers les découvertes.situer notre BDSM où bon nous semblera.

    Voila le résultat de mes cogitations. Mais elles me sont avant tout propres et peuvent bien entendu diverger d’une personne à l’autre.  Je vous remercie donc d’avoir prit la peine de m’écouter et je vous laisse la parole.

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